Dans le Gers, un étonnant ralliement pour tenter d’interdire une commémoration du 50naire de l’ Indépendance de l’Algérie. (publié le 9/2/2012)

Dans le Gers, la nostalgérie tente de faire interdire une commémoration du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie !

ou

« Ces gens-là ont un pois chiche à la place du cerveau ! »

 

Membre de l’ANPNPA, Alain Lopez a décidé avec plusieurs associations d’organiser à Samatan, la petite ville du Gers où il vit, une demi-journée de commémoration du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie, incluant la projection d’un film, une conférence/débat et un dîner convivial. Si tôt le projet annoncé, une cascade de protestations orchestrée par le représentant local de l’extrême droite nostalgérique, L Vives-Diaz, est adressée au maire. Celui-ci cède immédiatement et refuse d’accorder une salle municipale pour le dîner, en dépit des explications données par Alain Lopez quant à l’esprit de la manifestation ; ci-dessous sa réponse à Vives-Diaz et consorts.

 

Madame, Monsieur, Bonjour.

J’accuse réception de vos messages de protestation. La démocratie en général et l’expression publique en particulier étant en jeu, au nom des associations organisatrices de cette manifestation du 25 février prochain, j’en ai saisi le préfet et le maire de Samatan à toutes fins utiles.

Ces messages posent un certain nombre de questions qui peuvent faire débat lors de la discussion qui sera ouverte après la projection du film “ El Gusto”. Beaucoup d’intervenants (historiens, associations) participeront ou vont organiser à travers la France des cérémonies qui marqueront le cinquantième anniversaire de la fin de la guerre D’Algérie. Même le gouvernement Français vient de nommer un ancien ambassadeur à la tète de la commission de coordination en France des festivités de cet évènement majeur dans notre histoire.

D’ailleurs, dans notre esprit, plus que de simplement “fêter” la fin de la guerre, il s’agit pour toutes ces manifestations de revenir sur l’histoire de la colonisation et de la libération de l’Algérie, d’analyser son impact sur la société dans laquelle nous vivons aujourd’hui, et d’œuvrer au renforcement de l’amitié entre les citoyens des deux pays, qu’ils résident en France ou en Algérie!

Il ne s’agit pas d’un acte ”terroriste” que de se réjouir de la fin d’une guerre encore moins de faire l’apologie de tel ou tel groupe . Au delà des parcours individuels et dans le respect des douleurs de chacun, il nous faut sortir de l’enfermement du traumatisme colonial, sortir des litanies de la victimisation et des autojustifications aveugles pour revenir sur cet exil de soi et d’affronter les défis d’aujourd’hui.

Nous pensons que c’est ainsi que nous rendrons hommage à la mémoire de “tout ceux qui sont restés là-bas” et à tous les morts, sans exception, victimes de cette tragédie.

Croyez Madame, Monsieur, à mes respectueuses salutations citoyennes.

P/ Les Associations” Coup de Soleil Midi Pyrénées” , “Citoyen en Savès”  “ 4 ACG”

 Allain LOPEZ 32130 POLASTRON

 

L’affaire est rapportée dans le détail dans Rue89 (clic)

Nous avons réagit par l’envoi d’un courrier au maire de Samatan lui demandant de ne pas céder aux factieux et de revenir sur sa décision (ci-dessous). Une telle décision, outre que de faire injure à la démocratie et la liberté d’expression des citoyens, est une porte ouverte, un encouragement à ceux qui restent depuis 1962 enfermés dans la haine et la revanche, à ceux qui comme dit A. Lopez « ont un pois chiche à la place du cerveau ».  Il est grand temps que nos édiles, surtout lorsqu’ils se disent de gauche comme le maire PS de Samatan ou le maire PRG de la commune voisine (Lombez) qui a lui aussi refusé une salle à Alain Lopez, aient le courage et la dignité de leur dire : NON !

 

 

Monsieur le Maire,

Plusieurs associations – Coup de soleil Midi-Pyrénées, 4ACG et Citoyen en Savès – ont décidé d’organiser dans votre commune une demi-journée de réflexion à l’occasion du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie, incluant la projection d’un film, une conférence/débat et un dîner convivial. Il s’agit pour les organisateurs de  « revenir sur l’histoire de la colonisation et de la libération de l’Algérie, d’analyser son impact sur la société dans laquelle nous vivons aujourd’hui, et d’œuvrer au renforcement de l’amitié entre les citoyens des deux pays, qu’ils résident en France ou en Algérie ».

L’Association Nationale des Pieds Noirs Progressistes et leurs Amis (ANPNPA), dont je suis le président, se reconnaît pleinement dans cette démarche : il est grand temps d’œuvrer à la réconciliation et de dépasser la haine distillée par les nostalgiques de l’Algérie Française.

J’ai été alerté par Monsieur Alain Lopez, votre concitoyen, lui-même pied noir et adhérent de l’ANPNPA, que vous aviez refusé que le dîner prévu se tienne dans une salle municipale. Je ne veux pas croire que vous, élu de gauche, ayez ainsi cédé à la pression de l’extrême droite locale, incarnée par M Lionel Vives-Diaz, ‘nostalgérique’ connu pour qui l’OAS ne fut qu’un angélique mouvement de résistance !

Au nom des valeurs que nous partageons, je vous demande de ne pas accepter les interdits posés par les factieux, de revenir sur votre décision et d’accorder la salle municipale demandée par les associations susmentionnées.

Sachant que vous saurez m’entendre, je vous prie d’accepter, monsieur le Maire, mes salutations très chaleureuses,

Jacques Pradel

Président de l’ANPNPA

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