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Naissance d’une association des «pieds-noirs progressistes» anti-nostalgérique

Des Français et des Franco-Algériens se sont donné la main pour jeter les bases d’une «Association des pieds-noirs progressistes et de leurs amis». Une sorte de parade aux «velléités des nostalgiques de l’Algérie française» et du colonialisme.

«Face à la persistance de la falsification, de la haine, de la violence visant à instrumentaliser les mémoires», l’association estime urgent «de combler un vide qui permet à des associations de pieds-noirs nostalgiques ou, plus gravement, proches de l’extrême droite de parler, d’agir, de ‘témoigner’ au nom de tous les Français d’Afrique du Nord».

Le regroupement couronne des mois d’échanges et de rencontres sur fond d’agitation des partisans de la «nostalgérie» au rang desquels d’ex-activistes de l’OAS. Selon la déclaration statutaire mise en ligne sur le site de la section de Toulon de la LDH, l’association a choisi d’élire domicile à Perpignan, là même où les partisans de l’»Algérie française» ont choisi d’ériger le très controversé «mur des disparus».

Les initiateurs de la loi du 23 février 2005 ont dû imaginer une somme d’effets sauf celui-ci: susciter un sentiment pied-noir à contre-courant de la «nostalgérie».

Trois ans après avoir soufflé – par calcul électoral – sur les feux mal éteints de la guerre d’Algérie, les élus de l’UMP subissent un effet boomerang.

Charge symbolique forte, l’association a annoncé sa venue au monde voici quelques jours à l’hôtel de ville de Paris en présence d’historiens de la séquence coloniale (Harbi, Stora, Manceron). A l’initiative de la Ligue des droits de l’homme (LDH), ces derniers étaient venus débattre de l’imaginaire des pieds-noirs.

Une première depuis le dénouement du conflit, l’association vient rompre la logique qui a présidé jusque-là à l’organisation associative de la communauté des «rapatriés d’Algérie». Au risque de susciter l’ire des «nostalgériques» et de se les mettre à dos, l’»Association des pieds-noirs progressistes et de leurs amis» entend peser dans le débat miné sur la page algérienne.

Dans le registre des membres fondateurs, l’association compte des membres qui, depuis trois ans, se mobilisent contre l’édification de lieux de mémoires «nostalgériques». Outre des pieds-noirs, s’y côtoient le Dr Jean-Philippe Ould Aoudia, fils de Salah, assassiné par l’OAS en même temps que Mouloud Feraoun, de Max Marchand et de trois autres compagnons le 15 mars 1962 à Ben Aknoun, l’historien Ruscio Alain, la journaliste Rosa Moussaoui de l’Humanité, etc.

L’association se dit ouverte à tous les Français nés en Afrique du Nord désireux de «contribuer par leurs témoignages à faire connaître ce que fut la réalité des régimes colonialistes dans les pays qui les ont vu naître eux et leurs ascendants et auxquels ils portent un attachement que rien ne pourra entamer».

Au premier rang de ses objectifs, elle vise à «montrer que si les Algériens furent exploités et martyrisés, les pieds-noirs d’Algérie n’en furent pas moins, et bien que la majorité s’en défende, des victimes du colonialisme de l’Etat français». A l’opposé du discours «nostalgérique», elle entend rappeler «à partir du vécu et des réflex

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